Les premiers résultats du baccalauréat général 2025 au Sénégal sont tombés, et ils suscitent l’inquiétude. Seul un candidat sur cinq a décroché son diplôme dès le premier tour. Sur les 156 050 inscrits, moins de 33 000 ont obtenu la moyenne requise, soit un taux national de 21,12 %. Un chiffre jugé alarmant par les acteurs de l’éducation, qui appellent à une réforme profonde du système scolaire sénégalais.

Pour Thierno Ndao, président de l’Union nationale des parents d’élèves et étudiants du Sénégal (Unapes), ce taux est révélateur d’un malaise structurel :

« Pour un examen, c’est la réussite qui est censée être la norme. L’échec devrait être l’exception. Or, au Sénégal, on tend à banaliser l’échec et à célébrer la réussite comme un exploit. »

Un constat partagé par Mamadou Sanoussy Ba, professeur de philosophie dans un lycée de la banlieue dakaroise, qui ne mâche pas ses mots :

« L’école sénégalaise est archaïque, en complet décalage avec les réalités et exigences du monde moderne. Il faut avoir le courage politique et intellectuel de refonder notre système éducatif. »

Des inégalités flagrantes entre établissements

Si certains établissements affichent de bons résultats, c’est parce qu’ils bénéficient de meilleures conditions d’enseignement, souligne Cheikh Mbow, directeur exécutif de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’Éducation publique (Cosydep) :

« Dans ces écoles, les normes internationales sont respectées : un enseignant pour 45 élèves, des salles salubres et sécurisées, du matériel pédagogique adapté… Ce sont des facteurs décisifs. »

La Cosydep appelle ainsi à une standardisation des conditions d’apprentissage sur tout le territoire, estimant que l’école publique ne doit pas être une école de seconde zone.

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