Entre propagande, annonces politiques et réalignements militaires, le conflit malien entre dans une nouvelle phase.

Alors que les combats sur le terrain se poursuivent entre les Forces armées maliennes (FAMa) et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), une autre guerre, plus silencieuse mais tout aussi décisive, fait rage : celle de l’information. Chaque camp redouble d’efforts pour imposer son récit, influencer les perceptions et mobiliser ses soutiens.

Communiqués, vidéos de propagande, déclarations publiques : la bataille médiatique est devenue un levier stratégique. Le JNIM, affilié à Al-Qaïda, multiplie les messages sur les réseaux sociaux pour dénoncer la présence militaire étrangère et délégitimer la junte dirigée par le colonel Assimi Goïta. De son côté, l’armée malienne tente de rassurer l’opinion publique en communiquant sur ses victoires tactiques et la reprise de certaines localités.

Dernier coup de théâtre : le JNIM a déclaré envisager la formation d’un « gouvernement alternatif » dans les zones sous son contrôle. Une annonce audacieuse, accompagnée d’un appel au dialogue adressé à « tous les mécontents du régime en place », qu’ils soient civils, militaires ou anciens membres de mouvements armés. Cette initiative vise clairement à fédérer les frustrations contre la junte, en quête de légitimité après plusieurs années de transition politique chaotique.

Dans le même temps, le paysage sécuritaire est en pleine recomposition. La Russie a annoncé le retrait progressif de son groupe paramilitaire Wagner du Mali. Celui-ci devrait être remplacé par une structure plus formelle : Africa Corps, une force officiellement pilotée par Moscou et censée renforcer la coopération militaire avec les États africains partenaires.

Cette transition marque un tournant. Si Wagner opérait dans l’ombre, souvent accusé d’exactions, Africa Corps se veut une entité plus institutionnelle, susceptible d’améliorer l’image de la Russie en Afrique tout en consolidant son influence régionale.

Partager :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *