Face à une dégradation de ses relations avec plusieurs partenaires occidentaux, l’Algérie accélère son recentrage stratégique vers le continent africain. Dernier geste en date : la visite officielle du président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, les 19 et 20 juillet 2025, à Alger.

Reçu par son homologue Abdelmadjid Tebboune, le chef d’État zimbabwéen a salué une « convergence totale des positions » entre les deux pays, concrétisée par la signature de plusieurs accords de coopération. Lors de la conférence de presse conjointe, les deux dirigeants ont insisté sur la solidité d’une relation qu’ils souhaitent « forte et enracinée ».

Pour le président algérien, cette visite marque « une avancée précieuse » sur le chemin du renforcement bilatéral. Mais elle illustre surtout une stratégie plus large : celle d’une Algérie résolue à redevenir un acteur influent sur le continent africain, à défaut d’avoir des canaux ouverts ailleurs.

L’Afrique comme levier diplomatique

Depuis plusieurs mois, Alger multiplie les signaux d’ouverture vers ses partenaires africains. Le président Paul Kagame du Rwanda, Cyril Ramaphosa d’Afrique du Sud ou encore plusieurs chefs de diplomatie du continent ont récemment été reçus dans la capitale algérienne. De son côté, Abdelmadjid Tebboune a visité l’Égypte, la Tunisie, la Mauritanie ou encore l’Éthiopie.

Dernier exemple en date : son appel aux autorités maliennes vendredi dernier, dans une tentative de repositionnement en médiateur dans le conflit qui secoue ce pays voisin.

Ce retour offensif sur la scène africaine survient alors que les relations d’Alger avec l’Union européenne, et notamment avec Paris, se sont considérablement refroidies. Dans le même temps, l’Algérie garde ses distances avec son allié russe en refusant toute présence du groupe Wagner à sa frontière sud, au Mali.

Diplomatie économique en marche

Au-delà de la diplomatie classique, l’Algérie mise aussi sur des partenariats économiques pour renforcer ses liens avec ses homologues africains. Les accords signés récemment ouvrent la voie à une coopération renforcée dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture ou encore des infrastructures.

Fidèle à son engagement historique pour l’unité africaine, Alger espère aujourd’hui convertir cette ligne politique en influence renouvelée. Entre les tensions géopolitiques mondiales et les recompositions régionales, l’Algérie entend ainsi redessiner ses alliances, en misant sur un continent en pleine transformation.

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