Alors que les élections municipales togolaises sont prévues pour le 17 juillet, la coalition de l’opposition Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP) a annoncé son retrait du Cadre Permanent de Concertation (CPC), instance mise en place par le gouvernement pour encadrer le processus électoral. Un retrait fracassant qui illustre la crispation croissante du climat politique à Lomé.
Dans une déclaration faite lundi 8 juillet, Targone Sambiri N’Wakin, coordonnateur de la DMP et président du Parti des Démocrates Socialistes Africains (PDSA), a dénoncé ce qu’il qualifie de « dialogue de façade », sans volonté réelle d’écouter les revendications de l’opposition.
« Vu la situation actuelle qui est vraiment dramatique il y a eu sept morts lors d’une manifestation pacifique pourquoi nous invite-t-on à discuter d’élections alors que les Togolais sont endeuillés ? », a-t-il lancé.
Pour la DMP, la tenue du scrutin dans ces conditions est inacceptable. La coalition exige le report voire l’annulation des municipales, estimant qu’un processus électoral ne peut être crédible sans un climat apaisé ni sans dialogue sincère.
« Il faut des assises nationales, permettre le retour des exilés, la libération des prisonniers politiques, et instaurer un véritable cadre de dialogue. Ce que nous vivons aujourd’hui, c’est une mascarade organisée pour valider les décisions du pouvoir en place », déplore M. N’Wakin.
La décision de la DMP intervient dans un contexte où la contestation politique prend de l’ampleur au Togo. Pour de nombreux observateurs, ce retrait illustre la profonde fracture entre le pouvoir et une opposition qui peine à se faire entendre dans un paysage politique verrouillé.