Tête rasée, moustache soigneusement taillée, vêtu d’un costume sombre, Joseph Kabila s’est montré fidèle à son style réservé, préférant écouter plutôt que parler. Pendant près d’une heure, il a échangé avec ses invités issus de diverses obédiences religieuses : musulmans, Églises de réveil, protestants, orthodoxes, membres de l’Armée du Salut, entre autres.
« Il a exprimé son souhait de voir la paix revenir dans l’Est et dans tout le pays », a déclaré le pasteur Joël Amurani, président de la plateforme des confessions religieuses du Nord-Kivu, qui a conduit la délégation. « Son message est clair : il veut contribuer à la cohésion nationale et au vivre-ensemble. »
Selon les participants, l’ancien chef de l’État n’a laissé transparaître aucune volonté de reprendre un rôle militaire ou politique offensif. Les chefs religieux lui ont plutôt suggéré d’endosser un rôle de médiateur. « Pendant 18 ans, il a abattu un travail de titan que nul n’ignore. Il a tout fait pour réunifier ce pays. Qu’il s’implique pour que la paix puisse revenir. Nous demandons le retour de la paix, rien que la paix », a souligné le pasteur Amurani.
Des consultations supplémentaires sont prévues à partir de ce vendredi 30 mai, selon l’entourage de Joseph Kabila. Une feuille de route devrait être dévoilée dans les jours à venir, accompagnée d’une conférence de presse.
]]>Le cardinal Fridolin Ambongo, ange gardien des catholiques congolais, a exprimé son indignation face aux souffrances infligées aux populations de l’Est depuis plusieurs décennies. « Nous sommes troublés comme pasteurs par la situation que vivent actuellement nos frères et sœurs à l’Est du pays. Nous n’arrivons pas à comprendre ce que ces gens ont fait pour mériter un traitement aussi indigne qui dure depuis trois décennies », a-t-il déclaré à l’issue de l’entretien.
Au cours de cette discussion d’une heure, les chefs religieux ont présenté le « Pacte social pour la paix », un projet élaboré pour favoriser la cohésion nationale et proposer une stratégie de sortie de crise dans cette région dévastée par des conflits armés récurrents. Monseigneur Donatien Nshole, porte-parole de la CENCO, a confirmé que le président Tshisekedi a accueilli cette initiative avec intérêt. « Le président l’a reçu avec beaucoup d’attention et nous a encouragés », a-t-il souligné.
Eric Nsenga, représentant de l’ECC, a ajouté : « Il faut créer un consensus national sur les défis qui pèsent sur le destin de notre pays. » Ces échanges entre les leaders religieux et le chef de l’État soulignent l’importance de l’engagement des acteurs de la société civile dans le dialogue national pour apaiser les tensions persistantes et établir une base solide pour la paix en RDC.
Cette rencontre intervient à un moment critique où les tensions sécuritaires à l’Est continuent de menacer non seulement la stabilité régionale, mais également le tissu social du pays. Les chefs religieux, en tant que voix influentes dans la société congolaise, espèrent par ce pacte attirer l’attention des autorités sur la nécessité d’un dialogue inclusif et d’actions concrètes pour mettre fin aux violences qui minent les vies de millions de Congolais.
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