Le Mauritanien Sidi Ould Tah a été élu ce jeudi à la tête de la Banque africaine de développement (BAD) pour un mandat de cinq ans. L’élection s’est tenue à Abidjan, en Côte d’Ivoire, lors de la réunion annuelle du Conseil des gouverneurs de l’institution, qui regroupe les ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales des États membres.

Ancien ministre de l’Économie de Mauritanie et actuel président de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), Sidi Ould Tah succède au Nigérian Akinwumi Adesina, après un scrutin serré marqué par de multiples tours de vote. Il a remporté la victoire avec 72 % des voix africaines, confirmant un large soutien sur le continent.

Porté par un soutien précoce de son pays et de la Côte d’Ivoire, le candidat mauritanien a su rallier des voix cruciales face à une concurrence redoutable, notamment celle du Zambien Samuel Maimbo, vice-président de la Banque mondiale, et du Sénégalais Amadou Hott. La France et l’Espagne ont également soutenu sa candidature, donnant à sa campagne une dimension internationale décisive.

« Je mesure la responsabilité qui m’incombe », a déclaré Sidi Ould Tah dans une courte allocution, juste après sa victoire. Il a salué le travail de son équipe et exprimé sa reconnaissance à l’ensemble du continent africain : « Mention spéciale pour ma team, qui a fait un travail remarquable depuis le début jusqu’à la fin. »

Polyglotte (francophone, anglophone et arabophone), le nouveau président de la BAD a dévoilé les grandes lignes de son mandat, qui débutera officiellement le 1er septembre 2025. Il promet de concentrer ses efforts sur quatre priorités :

1. Innover dans les mécanismes de financement pour accroître les ressources disponibles. Il souhaite que chaque euro investi par la BAD mobilise jusqu’à dix fois plus de capitaux.

2. Renforcer la coordination entre les institutions financières africaines, un point qu’il juge faible aujourd’hui.

3. Capitaliser sur la démographie africaine, notamment via la formalisation des économies du continent.

4. Accélérer l’industrialisation à travers la construction d’infrastructures structurantes.

Ses 100 premiers jours seront consacrés à une vaste série de consultations avec les partenaires de la Banque – États, société civile, secteur privé – afin d’aligner l’action de la BAD sur les attentes concrètes des Africains.

Outre Samuel Maimbo et Amadou Hott, trois autres candidats étaient en lice : le Tchadien Abbas Mahamat Tolli, ancien gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), et la Sud-Africaine Swazi Tshabalala, seule femme de la course, soutenue par Pretoria et ancienne haute responsable de la BAD.

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