Le Mali et le Niger ont officialisé ce vendredi 16 mai un accord bilatéral destiné à résoudre la crise énergétique qui frappe durement le nord du Mali. Signé à Niamey à l’issue d’une visite du ministre malien de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, cet engagement prévoit l’approvisionnement régulier en hydrocarbures des régions de Ménaka, Gao, Kidal et Tombouctou, affectées par une flambée des prix à la pompe.

« Des accords ont été trouvés sur les volumes comme sur les prix, et ce jusqu’au 31 décembre 2025 », a déclaré Moussa Alassane Diallo lors d’un point presse.

Depuis plusieurs semaines, la situation devenait critique dans ces régions isolées du nord malien. La récente tension diplomatique entre Alger et Bamako a en effet perturbé un commerce informel de carburant algérien dont dépendaient largement les populations locales.

Dans ce contexte, l’intervention du Niger apparaît comme une bouffée d’oxygène, mais aussi comme un geste politique fort. Le ministre nigérien du Commerce a déclaré :

« Le Niger, fidèle à la devise de l’AES [Alliance des États du Sahel], considère le nord du Mali comme une neuvième région et s’engage à l’aider. »

Pour de nombreux observateurs, cet accord va au-delà de la seule urgence énergétique. Il s’inscrit dans une volonté de renforcement des liens économiques entre les États sahéliens.

« Ces accords témoignent d’une dynamique de solidarité énergétique au sein de l’AES, et préfigurent peut-être une intégration économique plus poussée dans la région », estime l’économiste Ibrahim Adamou Louché.

Reste à voir si ce partenariat pourra être mis en œuvre efficacement dans un contexte sécuritaire tendu. Le nord du Mali reste en proie à des violences et à des tensions communautaires qui pourraient entraver la logistique.

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