Les autorités maliennes ont amorcé, ce jeudi 10 juillet, la vente d’une partie des stocks d’or saisis sur le site minier de Loulo-Gounkoto, dans l’ouest du pays. Cette initiative intervient dans un contexte de bras de fer persistant entre Bamako et la société canadienne Barrick Gold, ancien exploitant de la mine.
D’après des sources citées par l’AFP, les fonds générés par cette vente devraient permettre le paiement des salaires des employés et soutenir une reprise progressive des activités minières. Depuis le mois de juin, le site est sous la responsabilité d’un administrateur provisoire nommé par l’État malien, qui a écarté Barrick de sa gestion quotidienne.
Une relance à pas comptés
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des tambours de lavage en fonctionnement. Mais selon une source locale contactée par RFI, il ne s’agirait pour l’instant que de traitements sur du minerai déjà extrait. Aucun sous-traitant de classe A, généralement en charge des forages en profondeur, n’a encore repris ses activités sur le site.
Jeudi, une tonne supplémentaire d’or aurait été transportée hors du site par hélicoptère militaire, selon l’agence Reuters. Un geste symbolique fort, mais qui ne masque pas les tensions croissantes avec l’ancien exploitant.
Barrick dénonce une gestion « illégale et dangereuse »
Pour Barrick Gold, l’attitude des autorités maliennes est non seulement « illégale » mais aussi « imprudente ». Engagée dans une procédure d’arbitrage international depuis décembre 2024, la multinationale estime que la mine ne peut fonctionner sans des compétences spécifiques et des normes techniques strictes, sous peine de mettre en péril la sécurité du personnel et l’intégrité du gisement.
Le différend entre Bamako et Barrick Gold s’inscrit dans un contexte plus large de reprise en main des ressources naturelles par les États ouest-africains, désireux de mieux contrôler les revenus miniers et énergétiques.