La capitale économique ivoirienne accueille la première édition de l’Ivoire Tech Forum, un rendez-vous inédit qui met en lumière le dynamisme croissant de l’écosystème numérique local. Durant trois jours, une quarantaine de jeunes entreprises technologiques ou startups exposent leurs innovations, espérant séduire les investisseurs et faire décoller leurs projets.
De la poubelle connectée à la solution de paiement mobile, les idées foisonnent. Parmi elles, Graya, une application cofondée par Francesca Seka, s’attaque au gaspillage alimentaire en créant un lien direct entre commerces ayant des invendus et consommateurs en quête de bons plans. En six mois, la jeune pousse revendique 1 500 utilisateurs. « On a financé avec nos propres moyens, avec quelques aides. Maintenant, on cherche à convaincre les investisseurs », confie la cofondatrice.
Pourtant, la conjoncture reste tendue sur le continent : les levées de fonds ont fortement ralenti, avec moins de trois milliards d’euros injectés en 2024, et des dizaines de startups contraintes à la fermeture, notamment au Nigeria. Malgré tout, Steven Bedi, entrepreneur et habitué de l’écosystème, reste optimiste pour la Côte d’Ivoire : « Nos startups sont résilientes. Elles n’ont pas bénéficié d’un afflux de capitaux, mais elles ont appris à durer. »
Un potentiel que l’Ivoire Tech Forum souhaite révéler au grand jour. Alex Degny, président du CI20 (le collectif des startups ivoiriennes), y voit un tournant : « Il y a ici des pépites, il faut leur donner les moyens de s’envoler. »
En 2024, les startups ivoiriennes ont levé 25 millions d’euros, selon le fonds Partech 17 fois moins que leurs voisines nigérianes. Pour combler cet écart, le ministère de la Transition numérique a annoncé la création d’un fonds pour l’innovation technologique doté de 100 milliards de francs CFA (environ 150 millions d’euros), avec l’appui attendu du secteur privé, notamment bancaire.