Le Bénin s’engage dans l’une des plus importantes transformations de son organisation politique depuis 1990. Réunis en séance plénière ce samedi, les députés ont approuvé à une large majorité la révision de la Constitution, avec 90 voix pour et 19 contre, atteignant ainsi le seuil requis des quatre cinquièmes.
Cette réforme redessine l’architecture institutionnelle du pays, avec une mesure phare : l’allongement du mandat présidentiel, désormais fixé à 7 ans renouvelable une seule fois, contre 5 ans précédemment. Les mandats des députés, maires et conseillers communaux sont également prolongés à 7 ans, une harmonisation destinée, selon les promoteurs, à améliorer la cohérence des politiques publiques et à réduire la fréquence des scrutins.
Un Sénat pour équilibrer le jeu politique
Autre évolution de taille : la création d’une seconde chambre parlementaire, le Sénat. Présenté comme un organe de stabilité et d’arbitrage, il aura pour mission de :
renforcer la continuité de l’État,
promouvoir un débat politique structuré et contradictoire,
encourager des pratiques politiques axées sur l’intérêt national,
veiller aux libertés publiques, à la gouvernance et au développement durable.
Les partisans du texte voient dans cette chambre haute un outil destiné à consolider la démocratie et à prévenir les crises politiques récurrentes.
Une “trêve politique” entre les élections
La réforme introduit également une innovation notable : une période de trêve politique entre les cycles électoraux. Cette pause obligatoire vise à apaiser le climat partisan, offrir plus de sérénité aux institutions et favoriser une meilleure mise en œuvre des politiques publiques.
Dernières étapes avant l’entrée en vigueur
Avant de devenir pleinement effective, la Constitution révisée devra encore franchir plusieurs étapes :
le contrôle de constitutionnalité,
la promulgation par le Président de la République,
puis sa publication au Journal officiel.
Une fois ces formalités accomplies, le Bénin ouvrira une nouvelle ère institutionnelle, marquée par une gouvernance plus longue, une nouvelle chambre parlementaire et un calendrier politique réaménagé.






