Prévu les 29 et 30 novembre prochains, le traditionnel pèlerinage de Kita, dans le sud-ouest du Mali, n’aura finalement pas lieu. La Conférence épiscopale du Mali a annoncé mardi 11 novembre l’annulation de cette 54ᵉ édition, invoquant la pénurie de carburant qui paralyse le pays depuis plusieurs semaines.
Selon l’Église, les difficultés d’approvisionnement en carburant rendent impossible le déplacement des fidèles vers Kita, haut lieu de pèlerinage catholique. Cette situation est aggravée par les attaques de groupes jihadistes du Jnim, affiliés à al-Qaïda, contre les camions citernes sur les routes maliennes.
« Après mûre réflexion, nous avons pris cette décision par sens de responsabilité », a déclaré Monseigneur Jonas Dembélé, évêque de Kayes et président de la Conférence épiscopale.
Chaque année, plusieurs milliers de pèlerins, venus du Mali et des pays voisins, se rassemblent à Kita pour prier devant la statue de « Notre-Dame du Mali ». L’annulation suscite une vive déception chez les fidèles, mais beaucoup saluent une décision jugée « sage » au vu du contexte sécuritaire et logistique.
Pour de nombreux chrétiens, cette annulation illustre surtout la gravité de la crise que traverse le pays. « C’est un signe du désordre qui s’installe », confie un fidèle de Bamako.
La communauté chrétienne ne représente que 2 à 3 % de la population malienne, mais le pèlerinage de Kita reste un événement spirituel majeur au Mali.






