Adoptée vendredi dernier par le Parlement tchadien, la révision de la Constitution continue de susciter de vifs débats. Le texte accorde désormais au président Mahamat Idriss Déby un mandat de sept ans, renouvelable sans limite, allonge la durée du mandat des députés et instaure un poste de vice-Premier ministre.

Pour ses partisans, cette réforme vise avant tout la stabilité. Brice Mbaïmon Guedmbaye, président du groupe parlementaire Alliance républicaine, affirme avoir soutenu le texte « pour en finir avec la dévolution du pouvoir » et permettre aux Tchadiens de « se concentrer sur le développement plutôt que sur des élections incessantes ». La création d’un poste de vice-Premier ministre, selon lui, permettrait aussi un meilleur équilibre régional du pouvoir.

Mais l’opposition dénonce une dérive autoritaire. Les députés du RNDT-Le Réveil ont quitté l’hémicycle avant le vote, tandis que la coalition GCAP accuse le gouvernement d’avoir imposé une « nouvelle Constitution » sans consulter le peuple. Son porte-parole, Max Kemkoye, estime qu’« une telle révision devrait être soumise à référendum » et déplore « une atteinte grave à la démocratie ».

Entre appel à la stabilité et crainte d’un pouvoir sans limite, la réforme constitutionnelle tchadienne laisse le pays profondément divisé.

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