L’ancien Premier ministre malien, Moussa Mara, est ressorti libre du Tribunal de la Commune IV de Bamako ce mercredi 16 juillet 2025, après deux jours d’interrogatoires. Convoqué dans le cadre d’une enquête menée par la Brigade d’investigation judiciaire, il a dû s’expliquer longuement sur un message publié le 4 juillet dernier sur les réseaux sociaux, jugé critique envers les autorités de la Transition.
Dans ce message, Moussa Mara exprimait son soutien aux militants politiques et acteurs de la société civile emprisonnés pour leurs opinions. Il les qualifiait de « prisonniers d’opinion » et affirmait : « Aussi longtemps que dure la nuit, le soleil finira évidemment par apparaître ! Et nous nous battrons par tous les moyens pour que cela arrive et le plus tôt possible ! »
Des propos perçus par les autorités comme potentiellement subversifs, bien que son entourage insiste sur leur caractère purement symbolique et pacifique.
Après ses auditions, Moussa Mara a été présenté au procureur du pôle anti-cybercriminalité. Il est reparti libre, aucune charge n’ayant été retenue à ce stade, comme l’a confirmé son entourage à RFI. Il reste toutefois sous le coup d’une procédure ouverte, que le procureur peut à tout moment relancer.
L’ancien chef du gouvernement était assisté de l’avocat Mountaga Tall, ancien ministre et fervent défenseur des libertés démocratiques. Selon un proche, l’audition s’est déroulée dans un climat courtois et sans tension particulière, malgré la gravité perçue du dossier.
Cette convocation intervient dans un contexte politique marqué par la restriction des libertés d’expression. Moussa Mara est l’une des rares figures politiques encore présentes au Mali à oser critiquer ouvertement le régime de transition. Pour ses soutiens, cet épisode n’est rien d’autre qu’une tentative d’intimidation, une manière de rappeler que la critique du pouvoir reste étroitement surveillée.