À moins de deux mois de la présidentielle d’octobre 2025, le débat s’intensifie au sein du PPA-CI. Dans une lettre ouverte adressée à Laurent Gbagbo, le vice-président du parti, Ahoua Don Mello, appelle à une stratégie d’anticipation, proposant l’ouverture à d’autres candidatures si l’ancien président reste empêché de concourir.
Dans son message, l’ancien ministre plaide pour une « stratégie de précaution » afin d’éviter un scénario d’exclusion du scrutin. Il suggère que deux ou trois cadres du PPA-CI soient autorisés à déposer leur candidature auprès de la Commission électorale, tout en précisant qu’il ne s’agirait en aucun cas de candidatures alternatives.
« Ce ne sont pas des candidatures de substitution. Elles deviendront caduques si une solution politique permet à Laurent Gbagbo de se présenter », insiste Don Mello. Il propose en outre la tenue d’une convention extraordinaire pour désigner officiellement un plan B, au cas où l’inéligibilité de Gbagbo serait maintenue par le Conseil constitutionnel.
Le parti n’a pas tardé à réagir. Dans un communiqué diffusé ce lundi, la direction du PPA-CI dit avoir été « surprise » par la publication de cette lettre, tout en soulignant que le document « n’a jamais été enregistré ni soumis aux instances du parti ». Le PPA-CI réaffirme ainsi son attachement à une ligne claire : Laurent Gbagbo reste l’unique candidat investi pour cette élection.
Mais un obstacle majeur demeure : l’ancien chef de l’État est radié des listes électorales depuis 2020, en raison de sa condamnation à 20 ans de prison dans l’affaire de la casse de la BCEAO. Une décision toujours en vigueur, en dépit des demandes de réintégration formulées par ses partisans.
En interne, cette sortie d’Ahoua Don Mello relance donc le débat sur la stratégie électorale du parti. Faut-il attendre une hypothétique réhabilitation de Gbagbo ou préparer une alternative crédible pour éviter un nouveau boycott ? Une question désormais posée publiquement, à laquelle le PPA-CI devra répondre sans tarder.