Au Sénégal, l’affaire suscite un malaise croissant. Le chroniqueur médiatique Badara Gadiaga, interpellé le mercredi 9 juillet pour « discours contraire aux bonnes mœurs », est toujours en garde à vue, sans avoir pu rencontrer ses avocats, ce qui alimente les inquiétudes sur le respect de ses droits fondamentaux.
Présenté une première fois au procureur le vendredi 11 juillet, Badara Gadiaga n’a pas été inculpé immédiatement. L’instruction a été confiée au doyen des juges, mais un retour au parquet a été décidé dans l’attente d’évolutions procédurales. Pendant ce temps, l’accès à son avocat lui est refusé une situation que ses conseils dénoncent fermement.
« Nous avons été informés du retour au parquet et nous nous sommes rendus au commissariat central. Le commissaire nous a dit avoir reçu des instructions pour interdire toute visite », a expliqué Me Alioune Badara Fall, l’un des avocats du journaliste, joint à Dakar par notre correspondant Birahim Touré. « C’est une violation manifeste de ses droits. Nous comptons saisir les autorités compétentes. »
Badara Gadiaga, figure de la Télé Futur Media, avait réagi lors d’un débat télévisé au sujet de l’affaire opposant l’ancien opposant Ousmane Sonko à la jeune masseuse Adji Sarr. Répondant à des accusations du député Amadou Ba (Pastef) sur sa prétendue falsification de diplôme, il avait affirmé que le Pastef « n’a pas de leçons de morale à donner » en raison de la condamnation de Sonko pour « corruption de la jeunesse ».
Une sortie médiatique qui a visiblement déclenché son arrestation, dans un contexte politique toujours tendu après les remous de l’affaire Sonko-Adji Sarr. Les défenseurs des droits humains et les observateurs appellent à garantir le droit à la défense et au respect strict des procédures judiciaires. Les prochaines heures seront cruciales pour l’orientation de cette affaire devenue sensible.