À la veille de l’entrée en vigueur de l’accord de paix signé avec le gouvernement centrafricain, les deux principaux groupes rebelles encore actifs dans le pays, les 3R et l’UPC, ont officiellement annoncé leur dissolution. Une cérémonie marquée par des gestes symboliques forts et des promesses d’engagement en faveur de la paix.
Le général Sembé Bobo et le chef de l’UPC Ali Darassa ont tourné une page de l’histoire récente de la République centrafricaine ce jeudi à Bangui. Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux, de membres du gouvernement et d’observateurs internationaux, les deux anciens chefs de guerre ont déposé leurs armes, annonçant la fin officielle de leurs mouvements armés respectifs : Retour, Réclamation et Réhabilitation (3R) et Union pour la paix en Centrafrique (UPC).
Cette dissolution intervient à quelques heures de l’entrée en vigueur de l’accord de paix signé le 19 avril dernier à l’initiative du Tchad, médiateur dans ce processus. Le président Faustin-Archange Touadéra, présent pour l’occasion, a salué un « geste historique » et appelé à la vigilance et à la sincérité dans l’application des engagements pris.
Portant des boubous bleu et blanc, les deux leaders ont successivement pris la parole pour réaffirmer leur volonté de tourner la page de la guerre. Le général Sembé Bobo a déclaré :
« Il y a un temps pour la guerre, il y a un temps pour la paix. Aujourd’hui, c’est le temps de la paix. »
Ali Darassa, quant à lui, a réaffirmé son adhésion au processus tout en appelant le gouvernement à respecter ses propres engagements, en particulier en matière de sécurité, d’inclusion politique et de réinsertion des ex-combattants.
Si ce nouvel accord est accueilli avec espoir, de nombreux observateurs restent prudents, rappelant l’échec de précédents processus similaires. Cette fois-ci, toutefois, la forte implication du Tchad, la volonté affichée des chefs rebelles, et la mobilisation des partenaires internationaux, dont la Minusca, pourraient peser favorablement.
Pour nombre de Centrafricains, cette dissolution est perçue comme une étape nécessaire, mais pas suffisante. Il faudra que les promesses soient suivies d’actes concrets pour que la paix s’installe durablement dans un pays meurtri par plus d’une décennie de conflits.