Face à la recrudescence des violences intercommunautaires au Tchad, la Conférence des évêques catholiques a de nouveau élevé la voix. Réunis du 30 juin au 6 juillet, les prélats se disent « profondément attristés et indignés » par les récents massacres, notamment celui de Mandakao, qui a conduit à l’arrestation de l’ancien Premier ministre Succès Masra accusé d’en être à l’origine, bien qu’il clame son innocence.

Dans une déclaration poignante, les évêques interpellent les consciences avec cette citation biblique : « Qu’as-tu fait de ton frère ? La voix du sang de ton frère crie de la terre vers moi ! » Pour eux, ces drames traduisent l’absence criante de l’État sur le terrain et, dans certains cas, « la partialité de ses représentants ».

Mgr Martin Waingue Bani, président de la Conférence et évêque de Doba, s’inquiète de la banalisation de la violence et de la perte de respect pour la vie humaine. Contacté par RFI, il insiste : « En pleine saison des pluies, les éleveurs et agriculteurs sont paralysés. La situation devient invivable dans le monde rural. »

L’Église appelle le pouvoir tchadien à organiser une véritable concertation nationale pour s’attaquer aux causes profondes de ces violences, qu’elle juge encore trop souvent ignorées ou mal traitées.

Ces dernières semaines, plusieurs massacres ont endeuillé les provinces rurales : à Moray dans le Salamat, à Mandakao dans le Logone Occidental, ou encore dans la province du Ouaddaï à la mi-juin. Les évêques interpellent les autorités : « Des élections ont eu lieu, des institutions existent. C’est à elles de se saisir de ce drame pour préserver l’avenir du pays. »

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