Le gouvernement burkinabè poursuit son assainissement du secteur associatif. Près d’une dizaine d’organisations non gouvernementales (ONG) et associations étrangères viennent de se voir retirer leur autorisation d’exercer sur le territoire national, selon des arrêtés signés par le ministre de l’Administration territoriale, Émile Zerbo.
Les structures concernées sont accusées de non-respect des dispositions légales, notamment de l’obligation de signer ou de renouveler une convention d’établissement, condition indispensable à toute activité associative étrangère au Burkina Faso.
Parmi les entités visées figurent la Fondation Appel Genève (Geneva Call), le Tony Blair Institute (ORGIIS Ghana), ainsi que l’Institut de Recherche sur la paix au Sahel.
« C’est une sorte de ménage dans le secteur des associations », indique une source à Ouagadougou, soulignant que ces sanctions s’inscrivent dans une logique de contrôle renforcé des activités des ONG.
La mesure n’est pas inédite. En juin dernier, une série de décrets similaires avait déjà frappé plus d’une dizaine d’organisations pour les mêmes motifs. Plus récemment, la Communauté de Sant’Egidio et l’ONG Diakonia ont été suspendues pour une durée de trois mois.
Dans un contexte sécuritaire tendu et sous un régime de transition militaire, ces décisions illustrent la volonté des autorités de reprendre la main sur un secteur jugé stratégique, parfois perçu comme échappant à l’autorité de l’État.