À quelques mois de l’élection présidentielle prévue au Cameroun, l’incertitude plane toujours autour de la candidature du président sortant, Paul Biya. Et les signaux contradictoires en provenance de son propre camp politique accentuent les spéculations.
Alors que plus d’une vingtaine de candidatures sont déjà annoncées, incluant des figures majeures de l’opposition et des acteurs émergents de la société civile, la position du chef de l’État reste enveloppée de silence. Ce mutisme crée un malaise grandissant au sein de la majorité présidentielle.
Le lundi 7 juillet, sur les ondes de RFI, René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a estimé que la probabilité d’une nouvelle candidature de Paul Biya était de « 50/50 ». Une sortie qui a immédiatement suscité de vives réactions dans les médias camerounais et sur les réseaux sociaux, révélant un flou peu habituel sur une question aussi stratégique.
Le lendemain matin, Jacques Fame Ndongo, ministre d’État et secrétaire à la communication du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), a tenté de rectifier le tir. Sur la même antenne, il a affirmé que « Paul Biya est le candidat du parti, et de manière absolue », assurant que l’annonce officielle serait faite « bientôt ».
La divergence publique entre deux figures influentes du pouvoir, toutes deux réputées proches du président, nourrit les interrogations sur l’état de préparation du RDPC. Certains y voient un flottement stratégique, destiné à garder l’opposition dans l’incertitude. D’autres y perçoivent un malaise interne, voire des dissensions quant à l’opportunité d’une nouvelle candidature de Paul Biya, 91 ans et au pouvoir depuis plus de 40 ans.
Jacques Fame Ndongo n’a donné aucun détail sur la forme que pourrait prendre cette annonce : congrès, réunion du comité central, communiqué officiel ? Rien n’a filtré. Le silence du président laisse, pour l’instant, toutes les hypothèses ouvertes.