L’ouest du Mali est de nouveau la cible d’attaques jihadistes qui inquiètent jusqu’au Sénégal voisin. Les assauts récents, menés à proximité de la frontière, provoquent l’exaspération croissante des transporteurs routiers sénégalais qui assurent la liaison entre Dakar et Bamako.
Le mardi 1er juillet, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim), affilié à al-Qaïda, a mené sept attaques simultanées dans les régions maliennes de Kayes et de Ségou, ciblant notamment les villes de Kayes, Nioro du Sahel et Niono, proches des frontières sénégalaise et mauritanienne. Un mode opératoire coordonné qui renforce l’ampleur de la menace dans cette partie du Sahel.
Cette situation insécuritaire, récurrente dans l’ouest malien depuis plusieurs mois, préoccupe fortement les professionnels du transport routier sénégalais, dont les convois empruntent quotidiennement la route stratégique Dakar-Bamako.
Face à la dégradation de la situation, Gora Khouma, secrétaire général de l’Union des transporteurs routiers du Sénégal, appelle à une suspension des trajets vers le Mali. « Ce n’est pas le gouvernement qui conduit les camions, ni les patrons. Ce sont les chauffeurs. C’est à nous de prendre nos responsabilités », affirme-t-il dans un appel à la prudence lancé via les médias.
Lui-même refuse d’envoyer ses collègues dans ce qu’il qualifie de zone de non-droit : « Moi je ne veux pas envoyer mes camarades au Mali. Je dis non, il faut arrêter »
Ce boycott volontaire des transporteurs, s’il venait à se généraliser, pourrait perturber les échanges régionaux, alors que le corridor Dakar-Bamako reste vital pour l’acheminement des marchandises vers le Burkina Faso et le Niger, enclavés.
Malgré les discussions diplomatiques en cours entre Bamako et Dakar pour renforcer la coopération transfrontalière, la base de la chaîne logistique les conducteurs eux-mêmes ne se sent plus en sécurité.