L’annonce choc d’Elon Musk secoue le paysage politique américain. L’homme d’affaires a officialisé samedi la création de son propre mouvement, le « Parti de l’Amérique », provoquant l’ire de Donald Trump, qui dénonce une « initiative ridicule ».
L’idylle politique entre Donald Trump et Elon Musk semble bel et bien terminée. Samedi 5 juillet, le milliardaire visionnaire a annoncé la création du America Party, un troisième parti politique censé bousculer le traditionnel duopole républicain-démocrate aux États-Unis. Une décision qui fait grincer des dents à Washington, à commencer par le président Trump lui-même, qui a vivement réagi depuis le New Jersey.
« Je pense que c’est ridicule de lancer un troisième parti. Nous connaissons un formidable succès avec le Parti républicain », a-t-il lancé aux journalistes, avant d’embarquer dans son avion. Il a ensuite enfoncé le clou sur Truth Social, son réseau personnel, dénonçant un système « conçu pour deux partis » et affirmant que « les troisièmes partis n’ont jamais fonctionné ».
Dans un message au ton amer, Trump n’a pas caché sa déception envers son ancien allié, qu’il accuse d’avoir « déraillé complètement ». « C’est devenu une catastrophe ces cinq dernières semaines », écrit-il. Le torchon brûle entre les deux hommes, autrefois étroitement liés dans les sphères du pouvoir et du financement politique.
Car Musk n’était pas un simple soutien. Propriétaire de Tesla, SpaceX et de la plateforme X (ex-Twitter), l’entrepreneur a injecté plus de 270 millions de dollars dans la campagne de Donald Trump. Il avait même pris la tête de la Commission Doge pour l’efficacité gouvernementale, avant de s’en retirer en mai dernier, face à la chute d’image de ses entreprises.
C’est notamment l’adoption de la nouvelle loi budgétaire que Musk juge trop dépensière qui a fait déborder le vase. Le texte, qualifié de « grande et belle loi » par Trump, prévoit entre autres la suppression des aides à l’achat de véhicules électriques, directement contraire aux intérêts du magnat de Tesla.
Le America Party entend peser dès les élections de mi-mandat en 2026. Musk espère rafler « deux ou trois sièges au Sénat, et huit à dix à la Chambre des Représentants ». Son objectif : faire basculer les votes clés sur les textes de loi, en profitant des faibles majorités actuelles. Une stratégie inspirée des mouvements d’influence parlementaire, plus que d’une conquête présidentielle immédiate.
Mais du côté de l’administration Trump, l’inquiétude est minimale. « Il ferait mieux de se consacrer à ses entreprises, ce à quoi il est meilleur que quiconque », a estimé Scott Bessent, ministre américain des Finances, sur CNN. Un avis partagé dans les cercles républicains, qui misent sur l’échec de cette initiative.