Donald Trump et Vladimir Poutine se sont de nouveau entretenus par téléphone ce jeudi, dans un échange qualifié de « franc » par le Kremlin. C’était leur sixième conversation depuis le retour du président américain à la Maison Blanche, et elle intervient dans un contexte marqué par une inflexion de la position américaine sur le soutien militaire à l’Ukraine.
Lors de cet appel d’environ une heure, les deux dirigeants ont abordé des dossiers cruciaux : la guerre en Ukraine, les tensions au Moyen-Orient, ainsi que leurs relations bilatérales.
Le président russe a réaffirmé que Moscou « ne renoncera pas à ses objectifs » en Ukraine, tout en se disant favorable à une solution politique. Selon son conseiller diplomatique, Iouri Ouchakov, Vladimir Poutine a insisté sur la nécessité d’éliminer les « causes profondes » du conflit, évoquant notamment les ambitions euro-atlantiques de Kiev.
Moscou continue d’exiger de l’Ukraine qu’elle reconnaisse la souveraineté russe sur la Crimée et sur quatre régions partiellement occupées, tout en renonçant à son adhésion à l’OTAN — des conditions que Kiev rejette catégoriquement.
La discussion s’est tenue au lendemain de l’annonce par Washington de la suspension de certaines livraisons d’armes à l’Ukraine. Un virage stratégique qui illustre le changement de cap de l’administration Trump, plus encline à rechercher un équilibre avec Moscou. Depuis son retour à la présidence, Donald Trump a multiplié les gestes d’ouverture envers la Russie, au grand dam de Volodymyr Zelensky, qui s’inquiète d’un essoufflement du soutien occidental.
Le conflit entre Israël et l’Iran, ainsi que la situation en Syrie, ont également été évoqués. Vladimir Poutine a défendu une approche « exclusivement diplomatique » pour apaiser les tensions dans la région. Les deux chefs d’État ont aussi exprimé leur volonté de relancer des projets économiques conjoints, notamment dans l’énergie et la recherche spatiale.
De son côté, le président ukrainien a exprimé ses préoccupations sur l’évolution des relations américano-russes. Il a appelé à une meilleure coordination avec l’Union européenne et l’OTAN, réitérant l’aspiration de son pays à rejoindre ces deux structures.