Le journaliste sénégalais Bachir Fofana a été placé sous mandat de dépôt après une garde à vue intervenue mercredi 25 juin. Il est accusé de diffusion de fausses nouvelles à la suite d’une plainte déposée par le président de l’Assemblée nationale, consécutive à des révélations du journaliste sur de supposées irrégularités dans un marché public lié à l’achat de véhicules de fonction.

L’affaire suscite une vive réaction dans le monde des médias et des défenseurs de la liberté de la presse. La Coordination des associations de presse (CAP) a dénoncé une « mesure disproportionnée et alarmante », appelant à la libération immédiate du journaliste.

« C’est un confrère qui est aujourd’hui en prison pour un délit de presse, alors que nous nous battons depuis des années pour la dépénalisation de ce type d’infraction », déplore Ibrahima Lissa Faye, journaliste et coordinateur de la CAP.

« Nous avions espéré que le président de l’Assemblée nationale retire sa plainte pour éviter une détention préventive. Malheureusement, cela n’a pas été fait », ajoute-t-il.

Selon la CAP, c’est la première fois que Bachir Fofana est poursuivi pour un tel délit, ce qui devrait appeler à la clémence. L’organisation reste confiante quant à une issue favorable lors du procès prévu le mercredi 2 juillet devant le tribunal des flagrants délits de Dakar.

Cette arrestation s’inscrit dans un contexte préoccupant pour la liberté de la presse au Sénégal. Plusieurs journalistes ont été inquiétés ces dernières années pour des publications jugées sensibles par les autorités, alimentant les inquiétudes d’un retour à des pratiques liberticides.

« La prison ne doit jamais être une réponse à l’exercice du journalisme », martèle un communiqué de la CAP, qui rappelle l’urgence d’adopter une réforme législative pour dépénaliser les délits de presse conformément aux standards internationaux.

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