L’Iran a confirmé ce samedi un lourd bilan humain après les frappes menées par Israël contre la prison d’Evin, située au nord de la capitale Téhéran. 71 personnes ont été tuées, selon la justice iranienne, dans cette attaque qui cible un site hautement symbolique du système carcéral de la République islamique.

La frappe, survenue dans la nuit du 27 au 28 juin, a visé les deux entrées principales de la prison, provoquant d’importants dégâts matériels. Parmi les victimes, figurent des gardiens, des prisonniers, des visiteurs et des membres du personnel administratif. Le petit hôpital interne de la prison a également été touché, rapporte le correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi.

« Selon les statistiques officielles, 71 personnes ont été tuées lors de l’attaque contre la prison d’Evin », a déclaré Asghar Jahangir, porte-parole du pouvoir judiciaire iranien.

La prison d’Evin est tristement célèbre pour accueillir des détenus politiques, des militants des droits humains, mais aussi des ressortissants étrangers accusés d’espionnage ou de troubles à la sécurité nationale.

Deux ressortissants français détenus à Evin depuis plus de trois ans n’ont pas été blessés, selon le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, qui s’est entretenu récemment avec son homologue iranien. Toutefois, aucune visite consulaire ni appel téléphonique à leur famille n’a encore été autorisé depuis la frappe.

Dans la foulée de l’attaque, tous les prisonniers ont été transférés. Les hommes ont été redirigés vers la grande prison de Téhéran, dans le sud de la capitale, et les femmes vers la prison de Garchak.

Sur les réseaux sociaux, de nombreuses familles ont partagé des photos de proches disparus : une femme venue rendre visite à son mari, un soldat en service dans le complexe, ou encore une assistante sociale accompagnée de son fils. L’émotion est vive.

Les images diffusées par la justice iranienne montrent des bâtiments éventrés, des plafonds effondrés, des gravats, et des pelleteuses en action. Des dizaines de véhicules et d’immeubles résidentiels voisins ont également été endommagés.

Israël a revendiqué cette frappe, la présentant comme une opération ciblée contre un « centre de détention impliqué dans des activités hostiles contre l’État hébreu ». Aucune preuve n’a été rendue publique à ce stade pour justifier le lien entre Evin et de potentielles menaces.

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