Les violences policières refont surface un an après la répression d’un mouvement citoyen historique
Le Kenya a de nouveau été secoué par la violence ce mercredi, alors que des manifestations commémoratives en hommage au mouvement citoyen violemment réprimé en 2024 ont tourné au drame. Au moins deux personnes ont été tuées par balle, selon les autorités sanitaires locales.
Les victimes ont été recensées dans le comté de Machakos, situé à une centaine de kilomètres à l’est de la capitale Nairobi. « L’un d’eux souffrait de blessures par balle à l’abdomen et est décédé d’une hémorragie importante », a déclaré Julius Makau, administrateur de l’hôpital du sous-comté de Matuu. Une seconde personne, grièvement blessée, a succombé à ses blessures peu après son arrivée dans un autre hôpital.
Les manifestations, organisées pour marquer le premier anniversaire du mouvement de protestation de 2024 contre la vie chère et les dérives du pouvoir, se sont heurtées à un dispositif sécuritaire renforcé. À Nairobi, Mombasa et Kisumu, des rassemblements ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes, tandis que plusieurs arrestations ont été signalées.
En 2024, les manifestations populaires avaient été massivement réprimées, causant la mort de dizaines de personnes selon des ONG locales. Le mouvement, d’abord lancé sur les réseaux sociaux, avait rapidement gagné l’ensemble du pays, symbolisant une prise de parole citoyenne inédite face au gouvernement du président William Ruto.
Les nouvelles victimes de ce 25 juin ravivent les craintes d’un retour des violences policières au Kenya, malgré les promesses de réforme sécuritaire et de dialogue faites par les autorités. Des organisations de défense des droits humains ont déjà appelé à l’ouverture d’enquêtes indépendantes.