À quatre mois de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) tient ce week-end son deuxième congrès ordinaire à Abidjan. Objectif : faire le point sur l’état du parti, reconfirmer ses grandes orientations et désigner son candidat pour la présidentielle. Si le nom d’Alassane Ouattara revient avec insistance, le président sortant entretient encore le flou sur ses intentions.
Environ 7 000 congressistes venus de tout le pays se retrouvent ce samedi à huis clos pour une première journée de débats internes. Il s’agit d’abord, pour le RHDP, d’opérer une introspection. Des ajustements sont attendus dans l’organisation du parti, certains cadres évoquant des tensions liées au découpage administratif de certaines instances locales ou à la prolifération de candidatures indépendantes lors des élections locales de 2023.
Le congrès prévoit aussi l’adoption d’un projet de société actualisé, élaboré ces dernières semaines par le comité scientifique du parti.
L’un des temps forts du congrès reste la reconduction du président du parti, ainsi que l’officialisation du choix du candidat à la présidentielle. Pour Kobénan Kouassi Adjoumani, porte-parole principal du RHDP, le choix est clair : « Les congressistes l’ont plébiscité dans toutes les régions du pays. Nous sommes unanimes pour qu’Alassane Ouattara soit notre candidat. »
Le président ivoirien, âgé de 83 ans, n’a toutefois pas encore donné son feu vert. Malgré les appels répétés de son entourage, il maintient le suspense.
En janvier dernier, lors d’un discours face au corps diplomatique, Alassane Ouattara s’est voulu rassurant : « Je suis en pleine santé », avait-il déclaré, tout en affirmant vouloir « continuer de servir » la Côte d’Ivoire. Mais il avait aussi rappelé que le RHDP dispose d’« une demi-douzaine de personnalités compétentes » prêtes à lui succéder.
Le flou entretenu par le chef de l’État nourrit les spéculations. Stratège, Ouattara semble vouloir garder la main jusqu’au dernier moment, au risque d’attiser les rivalités internes et les impatiences dans les rangs du parti.
