La Commission européenne a mis à jour sa liste noire des compagnies aériennes interdites dans l’espace aérien de l’Union européenne, frappant une vingtaine d’États, dont de nombreux pays africains. Cette décision, motivée par des « lacunes graves en matière de sécurité aérienne », touche désormais 169 compagnies dans le monde, dont 142 issues de 17 pays, majoritairement africains.
Parmi les compagnies récemment ajoutées à cette liste figurent Air Tanzania, Congo Airways (RDC), Air Zimbabwe, Eritrean Airlines, Air Libya et Sudan Airways. Toutes se voient désormais interdire de survoler ou d’atterrir dans les pays de l’UE, à l’instar de plusieurs autres transporteurs déjà sanctionnés ces dernières années.
Les compagnies certifiées dans des pays comme Djibouti, l’Érythrée, la Libye, le Congo-Brazzaville, la Guinée équatoriale, l’Angola, la Sierra Leone et le Libéria sont elles aussi concernées. Le motif principal invoqué par Bruxelles est une surveillance nationale insuffisante des standards de sécurité aérienne.
Selon la Commission, des inspections récentes ont mis en lumière des « processus de supervision inefficaces, des carences en personnel qualifié et des failles dans les procédures de navigabilité et d’opérations de vol ».
Cette mise à jour fait suite à une réunion du Comité européen de la sécurité aérienne, tenue à Bruxelles du 13 au 15 mai 2025. À l’issue de cette session, les experts ont unanimement recommandé d’élargir la liste noire.
« La sécurité des passagers demeure notre priorité absolue », a insisté Apostolos Tzitzikostas, Commissaire européen aux Transports durables et au Tourisme. « Nous exhortons les pays concernés, comme le Suriname et la Tanzanie, à corriger rapidement les lacunes identifiées. La Commission est prête à les accompagner vers une conformité aux standards internationaux. »
Cette interdiction compromet sérieusement les perspectives de développement de certaines compagnies africaines, dont plusieurs peinent déjà à attirer les investissements et à moderniser leur flotte. Pour les passagers, cela signifie moins de possibilités de vols directs vers l’Europe à partir de ces pays, renforçant la dépendance vis-à-vis de compagnies étrangères.