Dans une déclaration conjointe rendue publique ce jeudi, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), les Forces Démocratiques pour la République (FDR) et plusieurs organisations de la société civile, notamment sous l’égide du Front Citoyen Togo Debout et de Novation Internationale, ont lancé un appel retentissant à la démission immédiate du chef de l’État, Faure Essozimna Gnassingbé.

Citant la célèbre maxime de Casimir Delavigne, « Tout pouvoir excessif meurt par son excès même », les signataires affirment que la situation politique du Togo a atteint un point de rupture. Ils dénoncent une dérive autoritaire marquée par « l’imposture et la terreur d’État », et appellent le peuple togolais à « désobéir et s’organiser pour faire échec à l’autorité illégitime », conformément à l’article 150 de la Constitution togolaise de 1992.

Les forces démocratiques ont salué le message courageux de la Conférence des Évêques du Togo, publié en mai dernier, qui dénonçait avec fermeté les dérives autoritaires du régime en place. Pour les signataires, cette prise de position renforce leur propre constat : « Le peuple togolais en a assez. »

Ils pointent une gouvernance marquée par des violences politiques, une économie affaiblie par la corruption, une société profondément inégalitaire et un président qu’ils accusent de « confiscation du pouvoir » depuis son accession à la tête de l’État en 2005, dans le sillage d’une transition dynastique controversée.

La déclaration met également en lumière la montée d’une contestation populaire menée par une jeunesse de plus en plus engagée. Des figures telles que Sokpor Sittsope alias Afectio et Tchala Essowè Narcisse alias Aamron sont citées comme symboles de cette nouvelle génération qui « fissure le mur de la peur ».

Les manifestations réprimées des 5 et 6 juin dernier, ainsi que les nombreuses prises de parole dans la société civile, sont présentées comme autant de signes d’un réveil citoyen qui pourrait bien changer la donne.

Les partis signataires exhortent les forces démocratiques à faire bloc dans une démarche de solidarité, de confiance et de vérité. Ils appellent à un sursaut patriotique, aussi bien sur le territoire national que dans la diaspora, pour « déraciner le système de la discorde et de la servilité ».

Un appel solennel a été lancé à l’ensemble des citoyens à partir du lundi 23 juin 2025, pour s’engager activement dans ce qu’ils qualifient de « devoir constitutionnel sacré ». Des actions coordonnées seront annoncées dans les jours à venir, secteur par secteur.

Enfin, les signataires interpellent la communauté internationale, notamment la CEDEAO, l’Union africaine, l’Union européenne et les Nations Unies. Ils les invitent à ne plus se rendre complices d’un régime qui, selon eux, nie les principes fondamentaux de démocratie, de justice et de liberté.

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