L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo sort de son silence politique avec fracas. Dans une lettre ouverte adressée à la nation, il annonce la création d’un nouveau mouvement citoyen baptisé « Trop c’est Trop ! », une initiative qui se veut non partisane, ouverte à tous, et résolument tournée vers la défense des droits sociaux et du respect de la Constitution.

Face à ce qu’il qualifie de « dérives autocratiques » ayant marqué les 15 dernières années, Laurent Gbagbo dresse un constat sombre : montée de la pauvreté, exclusion, précarité, répression des voix dissidentes et justice instrumentalisée. Une situation qu’il juge insoutenable et qui appelle, selon lui, une mobilisation urgente et pacifique.

« Le pouvoir doit être au Peuple, par le Peuple, et pour le Peuple », affirme-t-il dans sa déclaration, soulignant que la voie du changement passe par l’engagement citoyen et non par la violence.

« Trop c’est Trop ! » ne sera pas un parti politique, précise Laurent Gbagbo. Il s’agit plutôt d’un cadre de mobilisation citoyenne, réunissant syndicats, organisations de la société civile, jeunes, femmes, enseignants, paysans, artistes, sans-emploi ou encore déguerpis. Tous sont invités à se retrouver autour d’un même cri d’alerte : trop de souffrances, trop de mépris, trop d’injustice.

« Ce mouvement est un outil transversal, un espace de rassemblement au-delà des clivages politiques, pour faire entendre les vraies préoccupations des populations. »

Deux priorités majeures

Le nouveau mouvement entend porter deux grandes revendications :

1. Une justice sociale renforcée : contre la vie chère, les déguerpissements abusifs, l’exclusion, la précarité et la répression politique.

2. Le respect strict de la Constitution : notamment en s’opposant à toute tentative de quatrième mandat présidentiel.

Pour Gbagbo, il est temps de mettre fin à l’« instrumentalisation des institutions » et de restaurer la démocratie ivoirienne sur des bases solides et justes.

L’ancien chef de l’État invite les Ivoiriens à dépasser les querelles politiques et à s’unir autour de ce mouvement. Il insiste : « Ce combat dépasse les partis et les ambitions personnelles. C’est un combat pour notre liberté, pour nos droits, pour l’avenir de notre nation. »

Dans un contexte politique tendu, cette prise de parole marque un tournant. L’ancien président entend désormais peser autrement sur la scène nationale, non plus depuis les arènes électorales, mais par l’action citoyenne directe.

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