Le gouvernement pro-européen dirigé par Donald Tusk a remporté mercredi un vote crucial de confiance au Parlement, dans un contexte politique tendu marqué par la récente victoire du candidat nationaliste Karol Nawrocki à la présidentielle.

Convoqué par le Premier ministre lui-même, ce vote avait valeur de test pour la coalition centriste au pouvoir. Résultat : 243 députés ont accordé leur confiance à l’exécutif, contre 210 qui s’y sont opposés. Une majorité simple suffisait pour confirmer le gouvernement en place.

« Ce vote n’est pas seulement un acte politique. C’est un choix clair en faveur d’une Pologne européenne, démocratique et responsable », a déclaré Donald Tusk à l’issue du scrutin, visiblement soulagé mais combatif.

Ce vote de confiance intervient dans la foulée de l’élection présidentielle du 1er juin, remportée de manière inattendue par Karol Nawrocki, historien nationaliste et figure montante de la droite conservatrice. Sa victoire a sonné comme un avertissement pour la coalition de centre-droit, qui s’était imposée aux législatives de 2023 avec un programme axé sur la réconciliation avec l’Union européenne et le rétablissement de l’État de droit.

Face à ce revers symbolique, Donald Tusk a choisi de prendre l’initiative en convoquant ce vote, destiné à resserrer les rangs de la majorité et à démontrer sa légitimité parlementaire.

Avec un président aux pouvoirs non négligeables et politiquement opposé au gouvernement, la Pologne pourrait entrer dans une période de cohabitation tendue. Nawrocki, critique virulent de l’Union européenne et partisan d’un État fort et souverain, devrait chercher à bloquer certaines réformes emblématiques du gouvernement, notamment en matière de justice et de médias publics.

Pour autant, Tusk a assuré vouloir « maintenir le dialogue républicain », tout en réaffirmant son engagement à poursuivre les réformes pro-européennes promises à Bruxelles, condition essentielle au déblocage de fonds européens gelés depuis plusieurs années.

Si le gouvernement sort renforcé de cette épreuve, la tension reste palpable. L’opposition conservatrice, galvanisée par la victoire présidentielle, promet déjà une mobilisation accrue au Parlement et dans la rue.

« Ce vote ne change rien à la volonté du peuple exprimée le 1er juin », a martelé un député du parti Droit et Justice (PiS), désormais relégué dans l’opposition mais toujours très influent.

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