L’Assemblée nationale se réunit ce mardi pour un vote solennel sur deux textes majeurs concernant la fin de vie. Le premier vise à renforcer l’accès aux soins palliatifs, tandis que le second, plus controversé, propose de légaliser l’aide à mourir sous conditions strictes.
Portée par le député Olivier Falorni (MoDem), la proposition de loi sur l’aide à mourir prévoit que des patients atteints d’une affection grave et incurable, en phase avancée ou terminale, puissent demander à mettre fin à leurs jours avec une assistance médicale. Le texte encadre rigoureusement cette possibilité, réservée à ceux souffrant de douleurs physiques ou psychologiques jugées insupportables.
Adopté en commission puis en séance par 75 voix contre 41 le 17 mai dernier, l’article central du projet a néanmoins révélé les lignes de fracture au sein de l’hémicycle. Si la gauche a largement soutenu le texte, la droite et l’extrême droite s’y sont opposées, tandis que les députés du bloc présidentiel sont apparus divisés. Fait rare : chaque groupe a laissé la liberté de vote à ses membres, compte tenu de la dimension éthique et personnelle du sujet.
Le gouvernement a modifié une disposition clé du texte en faveur de l’auto-administration du produit létal par le patient lui-même, l’intervention d’un professionnel de santé n’étant envisagée qu’en cas d’incapacité physique. Cette mesure vise à garantir la volonté expresse du patient tout en posant des garde-fous éthiques.
Parallèlement, les députés ont validé un « droit opposable » aux soins palliatifs, renforçant ainsi l’offre de fin de vie sans souffrance. Un compromis jugé nécessaire pour équilibrer le débat entre accompagnement médical et liberté individuelle.
Si le vote de ce mardi confirme l’adoption des deux textes, la France pourrait franchir une étape historique dans sa législation sur la fin de vie, rejoignant ainsi plusieurs pays européens qui autorisent déjà l’aide active à mourir dans un cadre médical strict.