En entamant une visite d’État au Vietnam ce lundi 26 mai, Emmanuel Macron entame une tournée de six jours en Asie du Sud-Est. Au menu : coopération renforcée avec le Vietnam, l’Indonésie et participation au dialogue stratégique de Shangri-La à Singapour. Un déplacement à forte portée économique et géopolitique pour la France.
Le président français Emmanuel Macron a entamé ce lundi à Hanoï une visite stratégique dans la région Asie-Pacifique, marquée par des enjeux économiques et diplomatiques cruciaux. Ce déplacement, qui le mènera également en Indonésie et à Singapour, vise à renforcer la présence française dans une zone disputée par les grandes puissances.
Première étape, le Vietnam. Avec une croissance parmi les plus dynamiques de l’Asean, Hanoï devient un partenaire économique prioritaire pour Paris. Une trentaine d’accords sont attendus durant la visite, dont la vente de 20 avions Airbus à Vietjet Air, un partenariat satellitaire et la participation de CMA-CGM à la construction d’un terminal portuaire. La France espère aussi entrer dans la course aux grands projets de modernisation du pays : nucléaire civil, réseau ferroviaire à grande vitesse, exploitation des métaux critiques.
Mais la concurrence est rude. La Chine, la Russie, la Corée du Sud ou encore les États-Unis disposent déjà d’une influence plus affirmée sur ces secteurs stratégiques.
Avec l’Indonésie, deuxième étape de la tournée, la France mise sur une relation plus avancée. Jakarta a récemment acquis deux sous-marins Scorpène et 42 avions Rafale. Le porte-avion Charles de Gaulle y a fait escale début 2024, preuve du renforcement de la coopération militaire. Des discussions sur de nouveaux partenariats de défense sont en cours, notamment pour renforcer la souveraineté régionale face aux tensions en mer de Chine méridionale.
Sur le plan diplomatique, Emmanuel Macron devra également composer avec la sensibilité indonésienne autour de la question palestinienne. Alors que la France prépare la reconnaissance de l’État palestinien, le président sera attendu lors de son échange avec des étudiants indonésiens, dans ce pays à majorité musulmane qui ne reconnaît pas Israël.
Dernière étape de la tournée : Singapour, où Emmanuel Macron s’exprimera vendredi au dialogue de Shangri-La, rendez-vous clé sur les questions de sécurité en Asie-Pacifique. Il y évoquera les tensions en mer de Chine, la question de Taïwan, le réarmement de l’Europe, mais aussi la guerre en Ukraine.
Alors que les États-Unis semblent se désengager progressivement de certains dossiers internationaux, Paris entend incarner une voix européenne crédible dans la région. Mais les attentes sont grandes : de nombreux observateurs asiatiques s’interrogent encore sur la capacité réelle de l’Union européenne à assurer sa propre sécurité.