À trois mois des élections à la Fédération sénégalaise de football, un rapport financier alarmant met en lumière un déficit de 2,4 milliards de francs CFA. Une situation critique qui fragilise la tenue des compétitions nationales et remet en question la gestion de l’instance dirigeante.
C’est un véritable signal d’alarme que lance le rapport financier 2024 de la Fédération sénégalaise de football (FSF). Avec une baisse drastique de 58 % de sa trésorerie et un chiffre d’affaires divisé par deux (2,6 milliards de francs CFA), la FSF traverse une crise financière inédite. L’élimination prématurée des Lions de la Teranga en huitième de finale de la CAN 2024 pèse lourd, avec un manque à gagner estimé à 2,8 milliards de francs CFA en primes et revenus de sponsoring non perçus.
Malgré cette chute des revenus, les dépenses restent élevées : 1,76 milliard de francs CFA en primes et subventions, et 3,3 milliards en « services extérieurs », dont les détails restent flous. Les honoraires versés aux arbitres ont explosé (+52 %), sans justification précise.
Les coupes budgétaires touchent durement les compétitions régionales et féminines, tandis que seul le beach soccer semble bénéficier d’un soutien renforcé. La baisse des subventions étatiques et des partenaires privés aggrave encore la situation, mettant les ligues locales en grande difficulté.
Ce déficit compromet la tenue des championnats, le paiement des salaires et la poursuite de projets comme la réhabilitation du stade Demba-Diop, déjà en retard. Face à cette crise, la FSF appelle à une réforme en profondeur de sa gouvernance et à un plan de sauvetage financier.
Dans l’attente d’un éventuel redressement par de meilleurs résultats à la CAN 2025, le football sénégalais joue l’un de ses matchs les plus décisifs : celui de sa survie institutionnelle.