Alors que le pays se prépare à de nouvelles élections, l’ancien parti dominant vacille sous les défections de ses cadres.
Le Parti démocratique gabonais (PDG), longtemps pilier de la vie politique gabonaise, traverse une crise majeure. Depuis le coup d’État militaire d’août 2023 qui a renversé Ali Bongo, les démissions s’accélèrent au sein de l’ancien parti au pouvoir, fondé il y a 55 ans par Omar Bongo. La dernière en date, celle de Paul Biyoghe Mba, ancien Premier ministre et président du PDG durant la transition, est venue confirmer l’hémorragie politique.
La série de départs a commencé le 9 mai, avec la démission collective de plusieurs cadres du PDG dans la province du Woleu-Ntem. Depuis, d’anciens ministres et figures influentes du parti ont également quitté les rangs. Tous affirment vouloir soutenir le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, qui, à ce jour, n’a pas encore fondé sa propre formation politique.
« Il ne s’agit pas de transhumance politique », a déclaré Paul Biyoghe Mba, justifiant son départ par une volonté de s’aligner sur la nouvelle dynamique politique du pays. « La nouvelle orientation impulsée par le président Oligui Nguema mérite d’être encadrée et accompagnée. »
Face à cette vague de départs, le PDG tente de rassurer. Son président actuel, Blaise Louembé, en tournée de mobilisation, minimise la portée des démissions. « Elles sont tapageuses mais peu nombreuses », estime-t-il, préférant mettre en avant « les adhésions silencieuses » et la possibilité de « promouvoir une nouvelle génération de cadres ».