La prestigieuse université de Harvard a remporté une première victoire juridique contre l’administration Trump. Vendredi, une juge fédérale du Massachusetts a temporairement suspendu la décision controversée du gouvernement américain d’interdire à l’université d’accueillir des étudiants étrangers.

Cette décision de justice intervient quelques heures après le dépôt d’une plainte par Harvard, qui contestait vigoureusement l’ordre fédéral de priver l’établissement de son droit d’inscrire quelque 6 700 étudiants internationaux soit environ 27 % de son effectif total. Dans son recours, Harvard accuse l’administration Trump d’un acte de représailles politique visant à prendre le contrôle de ses orientations académiques et idéologiques.

La juge Allison D. Burroughs a statué en faveur de l’université, estimant qu’il fallait suspendre la mesure jusqu’à une audience préliminaire fixée au 29 mai. Cette suspension offre un répit à l’établissement et à ses étudiants étrangers, alors que le débat sur la liberté universitaire et la sécurité sur les campus s’intensifie aux États-Unis.

Jeudi, la ministre de la Sécurité intérieure, Kristi Noem, avait justifié la mesure par le refus présumé de Harvard de partager des informations sur ses étudiants étrangers avec le gouvernement fédéral. Elle avait accusé l’université de tolérer un « climat dangereux », affirmant qu’elle encourageait « des sympathies pro-Hamas », perpétuait des politiques jugées « racistes » au nom de la diversité, et ne protégeait pas les étudiants juifs contre des actes d’intimidation.

Ces accusations s’inscrivent dans un climat tendu sur les campus américains, où des manifestations étudiantes ont éclaté depuis la guerre à Gaza déclenchée après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Plusieurs universités, dont Columbia et Harvard, sont dans le collimateur de Washington pour leur gestion jugée laxiste de ces mobilisations, parfois marquées par des discours jugés antisémites.

Harvard, tout en affirmant avoir renforcé ses dispositifs de protection pour ses étudiants juifs et israéliens, a rejeté ce qu’elle qualifie de tentative politique d’ingérence dans sa gouvernance. L’université refuse de céder sur sa liberté académique et sur le pluralisme idéologique qu’elle défend.

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