Les militants des Républicains ont tranché : c’est Bruno Retailleau, actuel ministre de l’Intérieur, qui prend la tête du parti avec 74,3 % des suffrages exprimés contre 25,7 % pour son adversaire, le député de Haute-Loire Laurent Wauquiez. Ce résultat net et sans appel marque une nouvelle ère pour la formation politique, en quête de renouveau après une période de turbulences internes.
Organisé par vote électronique sur deux jours, le scrutin a mobilisé près de 100 000 votants parmi les 120 000 adhérents à jour de cotisation – un chiffre en forte hausse, le parti ayant triplé son nombre d’adhérents en quelques semaines, porté par une campagne dynamique et clivante.
L’élection intervient près d’un an après le départ controversé d’Éric Ciotti, ancien président du parti, qui avait choisi de s’allier au Rassemblement national pour les législatives anticipées de 2024, consécutives à la dissolution de l’Assemblée nationale. Cette alliance avait provoqué une onde de choc à droite et précipité la vacance de la présidence du parti.
« Une nouvelle page s’ouvre pour les Républicains. L’unité est plus que jamais nécessaire », a déclaré Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et secrétaire générale du parti, en annonçant les résultats depuis le siège des Républicains. Elle a également salué « la mobilisation exceptionnelle des militants » et « le signal fort envoyé par la base pour refonder une droite indépendante, forte et ambitieuse ».
Bruno Retailleau, fort de ce succès, pourrait désormais lorgner vers une candidature à l’élection présidentielle de 2027. Ce scrutin interne lui donne une légitimité nouvelle pour incarner une droite républicaine plus affirmée et souverainiste.
Laurent Wauquiez, de son côté, a reconnu sa défaite avec fair-play, tout en appelant la droite à « ne pas se diluer dans le macronisme », signe d’un clivage stratégique qui pourrait encore marquer les débats internes du parti dans les mois à venir.
