La Haute Autorité de la Communication (HAC) du Mali a pris la décision de couper la diffusion de la chaîne d’information francophone TV5 Monde depuis le mardi 13 mai. Cette décision fait suite à un reportage diffusé le 3 mai, dans lequel la chaîne donnait la parole à des manifestants s’opposant à la prolongation de la Transition militaire au Mali.
Dans un courrier adressé aux distributeurs de services audiovisuels, la HAC a exigé le retrait immédiat de TV5 Monde de leurs bouquets. Le rapport en question a été jugé « partiel » et « déséquilibré », et aurait, selon l’autorité, contribué à « la diffamation des forces armées et de sécurité » du pays. Ce reportage relatait un mouvement de contestation qui a vu le jour à Bamako, où des militants exprimaient leur colère face à l’annulation d’un meeting politique, appelant ainsi à un retour à l’ordre constitutionnel.
Les tensions entre la chaîne et le gouvernement malien ne sont pas nouvelles. En septembre dernier, TV5 Monde avait déjà été suspendue pour une durée de trois mois, tandis que d’autres chaînes françaises, telles que France 2 et LCI, avaient subi des sanctions similaires. RFI et France 24, quant à elles, sont coupées depuis mars 2022, en raison de reportages sur les exactions de l’armée malienne en collaboration avec le groupe Wagner.
Cette situation soulève des inquiétudes quant à la liberté d’expression et au pluralisme médiatique au Mali. Les organisations de défense des journalistes, telles que Reporters sans frontières (RSF), dénoncent régulièrement les atteintes à ces libertés fondamentales dans le pays et dans l’ensemble de la région du Sahel.
Alors que la rédaction de TV5 Monde n’a pas encore réagi à cette suspension, la HAC a choisi de ne pas commenter la situation. Les observateurs craignent que cette décision ne marque un nouvel épisode dans la répression des médias au Mali, déjà confrontés à des défis importants en matière de liberté de la presse.