Le climat politique malien reste tendu alors que l’opposant Mamadou Traoré, président du parti Alternatives pour le Mali, attend son procès prévu le 12 juin prochain. Incarcéré depuis le 24 avril, il est poursuivi pour « atteinte au crédit de l’État » et « diffusion de fausses nouvelles », des chefs d’accusation liés à une interview critique diffusée sur les réseaux sociaux.

Dans cette intervention, Mamadou Traoré dénonçait les privilèges accordés aux membres du Conseil national de transition (CNT), qu’il accuse de servir leurs intérêts personnels au détriment de la nation. Il s’en est également pris à la légitimité du référendum constitutionnel de 2023 et à la prolongation du pouvoir militaire, accusant les autorités de manquer à leurs engagements.

Le dirigeant politique ne pourra ainsi pas participer au rassemblement prévu ce vendredi 9 mai à Bamako. Cet événement est organisé par plusieurs partis pour protester contre leur dissolution annoncée par les autorités de transition et réclamer un retour à l’ordre constitutionnel.

Ce n’est pas la première fois que Mamadou Traoré est visé par la justice. Il faisait partie des onze dirigeants arrêtés l’an dernier après avoir tenu une réunion politique, en violation d’une interdiction générale des activités partisanes. Son cas s’inscrit dans une série de poursuites visant des opposants et des membres de la société civile ayant exprimé publiquement des critiques contre le régime de transition dirigé par le colonel Assimi Goïta.

Les organisations de défense des droits humains, telles qu’Amnesty International, Human Rights Watch ou la FIDH, tirent régulièrement la sonnette d’alarme sur les restrictions aux libertés d’expression et de réunion au Mali, ainsi que sur le recours croissant aux détentions arbitraires.

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