Le gouvernement rwandais reconnaît l’existence d’échanges préliminaires avec Washington autour d’un accord migratoire, dans la droite ligne du partenariat avorté avec Londres.
Le Rwanda pourrait-il devenir la nouvelle terre d’accueil des migrants expulsés des États-Unis ? Alors que l’administration du président américain Donald Trump cherche à durcir sa politique migratoire, Kigali confirme l’ouverture de discussions bilatérales avec Washington sur un accord migratoire potentiel.
Intervenant à la télévision nationale, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a reconnu pour la première fois l’existence de pourparlers entre les deux pays. « Il s’agit de discussions préliminaires. Aucun accord n’a encore été conclu, mais nous sommes ouverts aux échanges sur la question », a précisé le chef de la diplomatie rwandaise, sans dévoiler les contours exacts du projet.
Le Rwanda n’en est pas à son premier essai en la matière. En 2022, un accord très controversé avait été signé avec le Royaume-Uni, visant à transférer des migrants en situation irrégulière de Grande-Bretagne vers Kigali. Ce partenariat, vivement critiqué par les ONG de défense des droits humains, a finalement été abandonné en 2024 par le nouveau gouvernement britannique, avant même son application.
Malgré cet échec, Kigali avait alors affirmé rester disponible pour accueillir des personnes migrantes dans un cadre régulé, en insistant sur son engagement humanitaire et sa volonté de coopération avec d’autres pays.
Début avril 2025, des médias américains évoquaient déjà le Rwanda comme l’un des pays tiers envisagés par l’administration Trump pour y envoyer certains migrants. Pour Washington, le pays d’Afrique de l’Est apparaît comme un partenaire fiable et stable, capable d’offrir une solution logistique dans le cadre de sa politique migratoire plus restrictive.
Mais ce projet soulève déjà des interrogations. Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme mettent en garde contre un transfert de responsabilités migratoires vers des pays aux ressources limitées, et rappellent les risques de violations des droits fondamentaux pour les personnes déplacées de force.