Malgré un accord de coalition signé avec le SPD, le chef de la CDU n’a pas réuni la majorité absolue nécessaire. Un second tour est prévu dans la journée.
Coup de théâtre ce mardi matin au Bundestag. Alors qu’il devait être investi chancelier, Friedrich Merz, leader de l’union conservatrice CDU-CSU, a échoué à obtenir la majorité absolue lors du premier tour de l’élection. Ce revers inattendu sème déjà le doute sur la solidité de la coalition qu’il a formée avec le SPD.
La CDU-CSU est sortie victorieuse des élections législatives de février dernier, mais sans majorité suffisante. Face à un parlement fragmenté et à la poussée historique de l’extrême droite (AfD), Merz a conclu in extremis, hier, un accord de « grande coalition » avec le Parti social-démocrate (SPD). Ensemble, les deux formations comptent 328 sièges sur 630 au Bundestag, soit 13 de plus que la majorité absolue requise.
Mais le vote de ce matin n’a donné que 310 voix en faveur de Merz, bien en deçà du seuil de 316 nécessaire. Un camouflet qui suggère que plusieurs députés de la coalition n’ont pas suivi la consigne de vote – ou ont choisi de faire entendre leur désaccord.
Friedrich Merz n’est pas un chancelier de consensus. Conservateur assumé, il a été critiqué pour sa ligne dure, notamment sur les questions économiques et migratoires. Il a récemment tenté de lisser son image, sous la pression de la crise économique et de la reconfiguration des relations internationales, notamment avec un allié américain plus distant.
Mais ces ajustements n’ont manifestement pas suffi à rassurer tout son camp. Ce vote reflète les tensions internes à la coalition, et soulève des interrogations sur la capacité de Merz à gouverner efficacement dans ce climat politique tendu.
Un second tour de vote est prévu dans la journée. S’il échoue de nouveau à obtenir la majorité absolue, un troisième tour pourrait le voir élu à la majorité relative, ce qui suffirait pour être investi chancelier. Toutefois, un tel scénario entacherait fortement sa légitimité dès le départ.
