Des centaines de Maliens ont bravé un important dispositif policier ce samedi 3 mai à Bamako pour manifester contre la possible dissolution des partis politiques, à l’appel d’une large coalition regroupant une centaine de formations. Le rassemblement, prévu au Palais de la culture, a finalement eu lieu à l’extérieur, les forces de l’ordre et des groupes pro-junte ayant empêché l’accès au bâtiment.
Malgré les risques de répression, les manifestants ont scandé des slogans tels que « Non à la dictature », « Vive la démocratie ! » et « Des élections, des élections ! », dans une démonstration de résistance civile inédite depuis le coup d’État de 2021.
Parmi les figures présentes, on retrouvait l’ancien président de l’Assemblée nationale Ali Nouhoun Diallo, l’ancienne ministre Sy Kadiatou Sow, ainsi que de jeunes leaders politiques. Tous dénoncent une dérive autoritaire du régime de transition militaire, notamment après l’abrogation le 30 avril de la loi encadrant le fonctionnement des partis, perçue comme un prélude à leur suppression.
La coalition politique à l’origine de la manifestation exige la fin de la transition au plus tard le 31 décembre 2025 et réclame un retour rapide à l’ordre constitutionnel par l’organisation d’élections libres. Elle rejette en bloc les conclusions d’une concertation tenue fin avril, organisée sans réelle représentativité, qui a recommandé la suppression des partis et la prolongation du mandat du général Assimi Goïta sans passer par les urnes.
Ce mouvement marque un tournant majeur dans la contestation du pouvoir militaire, dans un climat de plus en plus tendu entre les autorités et les forces politiques traditionnelles du pays.