Des experts indépendants mandatés par les Nations unies tirent la sonnette d’alarme après la découverte de dizaines de corps près du camp militaire de Kwala, dans la région de Kayes, au sud-ouest du Mali. Selon leurs informations, ces personnes, en majorité des civils, auraient été exécutées sommairement après avoir été arrêtées à Sebabougou par les forces armées maliennes, appuyées par des éléments du groupe paramilitaire Wagner.
Le 12 avril dernier, une centaine de personnes ont été interpellées à Sebabougou, notamment lors du marché hebdomadaire. Peu après, une soixantaine de corps sans vie ont été retrouvés à proximité du camp militaire. RFI avait révélé l’affaire en premier, avant que ces informations ne soient confirmées par des experts onusiens.
Dans un communiqué publié le 28 avril, l’état-major malien affirme avoir mené des opérations contre des groupes jihadistes entre le 11 et le 15 avril, et avoir repris le contrôle de Sebabougou le 22 avril. Toutefois, aucune explication n’a été fournie concernant les corps retrouvés à Kwala.
« Il ne suffit pas d’un communiqué de presse, déplore Eduardo Gonzalez, expert des Nations unies sur les droits humains au Mali. Le gouvernement assure que toute violation présumée fait l’objet d’investigations, mais je n’ai jamais reçu de réponses concrètes à mes demandes », ajoute-t-il.
Les témoignages recueillis par RFI dans la région confirment des arrestations arbitraires suivies d’exécutions. La plupart des victimes s’étaient rendues au village pour le marché, sans lien apparent avec les groupes armés.
Face à la gravité des accusations, les Nations unies appellent à une enquête indépendante et transparente, afin que les auteurs de ces actes soient identifiés et traduits en justice.