Un nouveau rapport publié par l’organisation européenne Conflict Armament Research (CAR) met en lumière l’origine des armes utilisées par les groupes jihadistes opérant au Sahel central, notamment au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Contrairement aux idées reçues, les jihadistes ne dépendent pas d’un trafic international ou d’un soutien extérieur : leurs armes proviennent majoritairement du pillage des forces armées locales.

Selon l’étude, 20 % de l’arsenal jihadiste analysé a été capturé directement lors d’attaques contre les armées régulières de la région. En tête, les forces maliennes, burkinabè et nigériennes, mais aussi des équipements en provenance de Côte d’Ivoire, du Liberia, de Libye, du Nigéria ou encore du Tchad.

« Ces détournements constituent la principale source d’approvisionnement des groupes armés », expliquent les auteurs, qui soulignent que cette stratégie permet aux jihadistes de renforcer leur puissance de feu tout en affaiblissant symboliquement et matériellement les États qu’ils combattent.

Le rapport s’attarde notamment sur le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim, affilié à al-Qaïda) et l’État islamique au Sahel, qui ont fait de la récupération d’armes une véritable tactique de guerre. Les vidéos de propagande montrant des “butins” saisis sur le champ de bataille confirment cette logique, avec des armes souvent présentées comme des trophées de leur lutte contre les forces nationales.

Pas de preuve d’un approvisionnement étranger

Autre point clé du rapport : aucune preuve tangible ne permet de confirmer un approvisionnement direct depuis l’extérieur de la région. Les chercheurs réfutent ainsi les thèses souvent relayées sur les réseaux sociaux accusant des puissances étrangères, comme la France, d’armer les jihadistes.

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