Les tensions montent au sein de la classe politique tchadienne après les propos tenus mardi par l’opposant Succès Masra, à l’occasion du septième anniversaire de son parti, Les Transformateurs. Lors d’un discours prononcé devant ses partisans, l’ancien Premier ministre de la Transition a dénoncé les « changements cosmétiques » opérés par le président Mahamat Idriss Déby Itno et a appelé ce dernier à « changer de cap pour que le changement voulu par le peuple devienne réalité ».
Dans une attaque directe, Masra a mis en cause ce qu’il appelle des « forces d’influence nuisibles » œuvrant à maintenir le statu quo politique, malgré les aspirations de renouveau exprimées lors du processus de transition. Ces déclarations ont provoqué l’indignation dans le camp présidentiel, où plusieurs collaborateurs du chef de l’État ont vivement réagi, accusant Masra de tenir un discours irresponsable et de renier les avancées accomplies.
Pour le chercheur tchadien Hoinathy Remadji, cette prise de position de l’opposant s’apparente à « un appel à la cohabitation politique ». Toutefois, il souligne que le parti au pouvoir, le Mouvement Patriotique du Salut (MPS), « n’a pas envie de partager le pouvoir », fort de sa large victoire lors des récentes élections législatives et locales. « Une cohabitation ne s’obtient que lorsque le pouvoir est dos au mur, et ce n’est pas le cas actuellement », estime-t-il.