Le procès du leader indépendantiste Nnamdi Kanu a débuté mardi 29 avril au Nigeria, après de nombreux reports. Le leader du Mouvement autochtone du Biafra (Ipob) fait face à sept chefs d’accusation, liés à des activités « terroristes » ou de « trahison ». Les soutiens de l’accusé ont jugé peu convaincant le témoignage du premier témoin, un agent des services de sécurité qui a pris la parole le visage masqué.
L’agent des services de sécurité, qui dirigeait l’opération qui a permis de mettre la main sur Nnamdi Kanu en 2015, a décrit les circonstances de l’arrestation du leader indépendantiste. Il a notamment mentionné la saisie d’un ordinateur, des câbles, un microphone, des montres et des parfums lors de la perquisition de l’hôtel Golden Tulip où Nnamdi Kanu était hébergé.
Cependant, les soutiens de Nnamdi Kanu ont réagi en affirmant que les objets présentés au tribunal « ne sont pas des armes terroristes, mais les biens ordinaires d’un homme (…) demandant la libération de son peuple par des moyens pacifiques, notamment par un référendum ». Ils contestent ainsi la thèse de la « terrorisme » et de la « trahison » qui pèse contre leur leader.
Nnamdi Kanu plaide non coupable
Dans une déclaration lue devant la Haute Cour Fédérale d’Abuja, Nnamdi Kanu a confirmé avoir créé Radio Biafra, un média qui diffusait depuis la Grande-Bretagne. Il a également affirmé que son « combat pour la liberté » ne « constitue pas un crime (…) mais un droit fondamental ». Le leader de l’Ipob a plaidé non coupable de toutes les charges de terrorisme et de trahison qui pèsent contre lui.
Le procès de Nnamdi Kanu est suivi de près par les soutiens du leader indépendantiste et les autorités nigérianes. La prochaine audience aura lieu vendredi, et la suivante est programmée pour le 6 mai prochain.
Nnamdi Kanu a été arrêté en 2015 et libéré sous caution pour raisons de santé. Il avait ensuite fui le Nigeria après un raid de la police contre sa maison et, après plusieurs années de cavale, il a été de nouveau arrêté en 2021 au Kenya et ramené de force au Nigeria.
Le procès de Nnamdi Kanu est un test pour les autorités nigérianes, qui cherchent à maintenir l’ordre et la stabilité dans un pays déjà confronté à de nombreux défis. La condamnation ou la libération de Nnamdi Kanu pourrait avoir des conséquences importantes pour le Nigeria, notamment en termes de stabilité politique et de droits de l’homme.