Une onde de choc traverse le paysage médiatique sénégalais depuis l’annonce, vendredi 25 avril, de la suspension immédiate de tous les médias jugés non conformes au code de la presse par le ministère de la Communication. Cette décision, qualifiée d’ »arbitraire » par plusieurs acteurs du secteur, menace l’existence de plus de 350 organes de presse sur les quelque 650 que compte le pays.

Alors que seuls 258 médias ont été officiellement reconnus conformes, la liste des entités suspendues reste encore inconnue. Cette incertitude alimente confusion et inquiétude dans les rédactions. Fatou Kama, rédactrice en chef de la chaîne Diasporanews TV, dénonce une atteinte grave à la liberté de la presse. « Nous avons fourni tous les documents requis, mais nous n’avons reçu aucun retour. Depuis une semaine, notre activité est à l’arrêt », affirme-t-elle.

Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse (CDEPS) annonce avoir saisi la Cour suprême pour demander l’annulation de cette décision. Mamadou Ibra Kane, président du patronat de la presse, va plus loin et accuse les autorités de vouloir « domestiquer la presse ». « Ils veulent décider qui a le droit d’informer les Sénégalais. C’est inacceptable dans une démocratie », s’indigne-t-il.

De son côté, le ministère de la Communication tempère, évoquant des dossiers toujours à l’étude. Une rencontre avec les représentants des médias est annoncée pour vendredi, dans l’espoir de désamorcer cette crise sans précédent.

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